Installation von Aurélie Pertusot
04.09.-25.09.2021
Performance: 18.09.21 19 Uhr
Die Veranstaltung findet im Rahmen des KW-Jubiläums statt und wird gefördert durch Draussenstadt.
Die Veranstaltung findet draußen im Hof des Museums statt und ist entgeltfrei. Wir arbeiten auf Grundlage der geltenden Fassung der SARS CoV 2 Infektionsschutzmaßnahmenverordnung. Weitere Informationen finden sie unter: www.berlin.de/corona/massnahmen/verordnung
Im Orchester der Elemente
Immer bewegt sich die Kunst von Aurelie Pertusot zwischen Objekten und deren Gebrauch zur Erzeugung von optischen und akustischen Effekten. Damit steht sie in einer Tradition der Performance in ganz ursprünglicher Geltung des Wortes, denn es meint buchstäblich ein Interpretieren, bezogen auf genau das, was aktuell vorhanden ist. Mit dieser Arbeit versucht die Künstlerin gar nicht erst, uns ihre Welt zugänglich zu machen, denn sie tritt direkt in den Raum ein, den wir miteinander teilen, die Welt unseres „Spielraums“, in dem das Dasein längst kein Spiel mehr ist.
Zeitgemäß skeptisch verbindet sich ihr Kalkül mit dem Abschied vom Kult der Maschine, indem sie den üblich gewordenen Technik-Park kultureller Events gewissermaßen mit einem auf das altehrwürdige Waschbrett (franz.: Planche à laver) oder die „Singende Säge“ reduziertem Equipment kontert. Die Beispiele sind natürlich sprichwörtlich gemeint. Aber jedes Glas, alltägliche Schnüre, Drähte, Schrauben, auch jedes Detail im Raum wird zum Instrument, jedes Ding ist ein freier Solist im Ensemble seines Umfelds, dem Orchester der Elemente.
Performative Kunst kann in diesem Sinn durchaus als Auflösung von Barrieren verstanden und wirksam werden, Unterminierung von Autorität zugunsten einer allgemein verbindli-chen, jedem zugänglichen Öffnung und damit der Demokratisierung des kreativen Aktes. Von Hegel wissen wir zudem, dass der Klang das Äußerliche negiert, im Gegensatz zur Optik. Denn das Gesehene reflektieren wir im Außen, das Gehörte aber in uns selbst! So erscheinen uns Töne stets als etwas Eigenes, tiefer Empfundenes, „jenes innere Erzittern des Körpers“ (Hegel, Ästhetik).
Daher ist die Atmosphäre einer Aufführung so entscheidend, eine Stimmung, am ehesten mit dem Atem der Erde, der schwingenden Luft, dem Fall von Blättern zu assoziieren. Der Zusammenklang von einfach ALLEM wirkt wie eine Befreiung vom Zwang zu Unterscheidung und Bewertung. Der Performance entströmt ein Zauber, der eine tiefe innere Ruhe schenkt. Alles wird magisch. Hier denken wir an die Geschichte des buddhistischen Meisters, der von einem seiner Schüler gebeten wird, ihm nach langer Zeit der Studien doch endlich eine Antwort auf alle seine Fragen zu geben. Der Meister sagt nur: „Hör zu!“ – und schweigt…
Nathanaël R. Bartholomäus
[FR]
Dans l’orchestre des éléments
L’art d’Aurélie Pertusot se situe toujours entre l’objet en tant que tel et les effets optiques et acoustiques qu’il permet de produire. Ce faisant, l’artiste s’inscrit dans une tradition de la performance au sens original du terme, qui désigne littéralement l’interprétation de ce qui est présent à un moment donné. Avec cette intervention, elle ne cherche nullement à rendre son univers accessible, puisqu’elle investit directement l’espace que nous partageons tous, un « terrain de jeu » dans lequel l’existence a depuis longtemps cessé d’être un jeu.
Empreint d’un scepticisme caractéristique de notre époque, son calcul se conjugue au rejet du culte de la machine en opposant en quelque sorte aux nouvelles technopoles de l’événementiel culturel des dispositifs désuets qui se cantonnent à l’antique « planche à laver » ou à la « scie chantante ». Ces exemples sont évidemment à prendre au sens figuratif. Mais chaque verre, chaque corde, fil ou vis, chaque détail dans l’espace se fait instrument, chaque objet est un soliste libre dans le chœur formé par son environnement, dans l’orchestre des éléments.
En ce sens, l’art de la performance peut tout à fait être envisagé et fonctionner comme une manière de brouiller les frontières en ce qu’il sape l’autorité de l’exécutant au profit d’une ouverture universelle, d’une accessibilité à tous et, partant, d’une démocratisation de l’acte créatif. Hegel nous apprend par ailleurs que le son, contrairement à l’optique, nie le dehors. En effet, si tant est que nous reflétons en-dehors de nous ce que nous voyons, nous reflétons en nous ce que nous entendons ! Ainsi les sons nous paraissent toujours comme quelque chose qui nous est propre, quelque chose de plus profondément ressenti, un « tremblement intérieur du corps » (Esthétique ou philosophie de l’art).
C’est pour cette raison que l’atmosphère de la performance est si décisive – une ambiance que l’on pourrait au mieux comparer au souffle de la terre, à la vibration de l’air, à la chute des feuilles. L’harmonie du tout nous affranchit de la nécessité de différencier et d’évaluer. De la performance émane une magie qui suscite en nous un profond apaisement intérieur. Tout devient magique. Rappelez-vous l’histoire du maître bouddhiste à qui l’un de ses élèves demande de lui donner enfin une réponse à toutes ses questions après tant d’années d’études. Le maître lui répond : « Écoute ! », puis se tait…
Nathanaël R. Bartholomäus